En tant qu’entrepreneur, il faut détenir des connaissances de bases en finance si l’on souhaite mener son activité avec prospérité. Or, même sans formation comptable avancée, certains indicateurs sont incontournables par la visibilité qu’ils octroient sur la santé financière des entreprises. C’est le cas de la capacité d’autofinancement. Cet article détaille son utilité, et propose une méthode claire et concise pour la calculer.

Qu’est-ce que la capacité d’autofinancement d’une entreprise ?

La capacité d’autofinancement est un indicateur financier. Elle représente la capacité d’une entreprise à générer des ressources financières à partir de ses opérations courantes, sans recourir à des financements externes. En d’autres termes, c’est la somme qu’une entreprise peut utiliser pour financer ses investissements, rembourser ses dettes ou redistribuer des dividendes, après avoir pris en compte toutes les charges d’exploitation.

Pourquoi c’est important de savoir calculer sa capacité d’autofinancement

Emprunts et investissements 

La capacité d’autofinancement est un outil d’évaluation important pour les dirigeants d’entreprise, les investisseurs et les prêteurs. Elle permet de porter un regard lucide sur la santé financière d’une entreprise, montrant dans quelle mesure celle-ci peut assumer seule son expansion et sa croissance. Une capacité d’autofinancement positive indique que l’entreprise est en mesure de générer suffisamment de ressources pour couvrir ses dépenses, ce qui est en général un signe de pérennité et de stabilité. À l’inverse, une capacité d’autofinancement négative peut indiquer que l’entreprise va au-devant de problèmes financiers, si sa situation ne s’améliore pas.

Il faut comprendre que, du point de vue d’un investisseur, la capacité de financement est liée au risque pris lors de l’achat de parts sociales. De même, pour un prêteur, une capacité d’autofinancement élevée constitue une garantie d’être remboursé à temps. De façon indirecte, plus une entreprise dispose d’une forte capacité d’autofinancement, plus il lui est facile de recourir à des financements externes pour se développer ou solutionner ses problèmes de trésorerie. À l’inverse, la perte d’une partie de capacité d’autofinancement peut rimer avec des obstacles à l’emprunt, entrainant l’entreprise dans un cercle vicieux.  

Prises de décisions stratégiques

Calculer sa capacité d’autofinancement peut aussi aider un dirigeant d’entreprise à prendre de bonnes décisions. Par exemple, avec une capacité d’autofinancement élevée, il est souvent bon d’investir dans de nouveaux projets ou d’augmenter les dividendes versés à ses actionnaires. Au contraire, avec une capacité d’autofinancement faible ou négative, il est généralement préférable de revoir ses dépenses ou de chercher des financements externes.

Les types d’entreprises les plus concernées par leur capacité d’autofinancement

Les entreprises naissantes

Pour une entreprise qui démarre, la capacité d’autofinancement est souvent un facteur critique. En l’absence de réserves financières importantes et face à des difficultés potentielles pour obtenir des financements externes, ces entreprises doivent d’abord compter sur leurs propres bénéfices pour financer leur croissance. Il est donc essentiel pour elles de maintenir une capacité d’autofinancement positive.

Les entreprises en phase de croissance 

Les entreprises en phase de croissance, qu’il s’agisse de start-ups en plein essor ou de grandes entreprises cherchant à se développer, peuvent également accorder une grande importance à leur capacité d’autofinancement. Une capacité d’autofinancement élevée peut leur permettre de financer leur expansion sans avoir à diluer la participation des actionnaires existants par une émission d’actions ou à s’endetter de façon excessive.

Les entreprises en difficulté

Les entreprises confrontées à des difficultés financières peuvent également se concentrer sur leur capacité d’autofinancement. Une capacité d’autofinancement positive constitue en principe un signe de redressement financier, tandis qu’une capacité d’autofinancement négative peut signaler des problèmes persistants. Pour ces entreprises, améliorer sa capacité d’autofinancement peut relever d’un objectif clé dans le cadre d’une stratégie de redressement.

Notre méthode pour calculer votre capacité d’autofinancement

Calculer sa capacité d’autofinancement suppose d’avoir une bonne compréhension des finances de son entreprise. Il y a plusieurs méthodes pour aboutir au résultat. En général, le processus est plus complexe pour les grandes entreprises, à cause d’opérations souvent très diversifiées et de structures de coûts sophistiquées. Pour une entreprise d’envergure normale, voici toutefois comment procéder : 

  1. D’abord, calculer le résultat net de l’entreprise. Il s’agit du bénéfice réalisé après avoir déduit toutes les charges, impôts compris.
  1. Ensuite, ajouter au résultat net les dotations aux amortissements. (pour rappel, les dotations aux amortissements sont des charges non monétaires enregistrées pour tenir compte de la dépréciation des actifs de l’entreprise avec le temps)
  1. Puis, ajouter les provisions pour risques et charges (c’est-à-dire les charges mises de côté pour couvrir les éventuelles pertes ou dépenses futures)

Le résultat obtenu est égal à la capacité d’autofinancement de l’entreprise analysée.

Attention : le cas échéant, il faut aussi ajouter au résultat la valeur nette des actifs cédés pendant la période à laquelle on soustrait les produits de cession de ces mêmes actifs. 

Par exemple, prenons une entreprise ayant 500 000 € de résultat net, 200 000 € de dotations aux amortissements, et 80 000 € de provisions. Pour calculer la capacité d’autofinancement de cette entreprise, il suffit d’additionner ces trois chiffres. Sa capacité d’autofinancement serait donc de 780 000 € (500 000 + 200 000 + 80 000).

Les limites de la capacité d’autofinancement en tant qu’indicateur

Bien que la capacité d’autofinancement constitue un indicateur financier important, elle présente certaines limites. D’abord, si elle donne une image de la santé financière d’une entreprise, cette image n’est que partielle. Pour obtenir une vue d’ensemble, il faut la compléter par d’autres indicateurs financiers, tels que le ratio d’endettement ou le fonds de roulement.

De plus, une entreprise peut voir sa capacité d’autofinancement affectée de façon conjoncturelle par certaines décisions de gestion, concernant notamment les amortissements ou le provisionnement. La capacité d’autofinancement d’une entreprise doit donc toujours s’apprécier au regard du contexte et de la stratégie globale de l’entreprise avant d’en tirer des conclusions sur sa santé et sa durabilité.

Enfin, la capacité d’autofinancement peut beaucoup varier d’une année sur l’autre en fonction des performances de l’entreprise et des conditions de marché. Pour voir se dégager une tendance significative (et donc obtenir un indicateur utile), il est essentiel d’analyser la capacité d’autofinancement d’une entreprise sur plusieurs années.

Pour en savoir davantage sur votre capacité d’autofinancement et sur le reste des indicateurs utiles pour analyser la santé de votre entreprise, vous pouvez vous rapprocher de notre équipe. Elle saura vous aiguiller vers une formation adaptée à votre situation et vos besoins.